Tout le monde s'accorde sur l'intérêt que nous avons à porter à la question de l'élévation du niveau marin. Car, une variation positive, même très légère, peut avoir des conséquences très importantes sur plusieurs compartiments du milieu côtier ainsi que sur les aménagements localisés au contact et au voisinage des rivages.
Les côtes tunisiennes ont fait l'objet d'études visant à comprendre et à quantifier les effets d'une telle élévation marine. Si l'élévation annoncée se vérifie et si rien n'intervient pour la contrarier ou pour en réduire les effets, on observera à long terme les conséquences suivantes:
- Une accélération de l'érosion marine
- Une progression de la salinisation des terres par intrusion des eaux marines ; ce qui se traduira par l'extension des sebkhas et des chotts ainsi qu'une dégradation des espaces bâti collés au rivages bas.
- Une annexion des terres par submersion, partielle ou totale, des sebkhas littorales et de certaines embouchures de cours d'eau.
Les côtes basses, surtout celles faites de roches perméables et tendres, restent les plus sensibles aux variations du niveau marin. Leur vulnérabilité augmente là où existent des installations humaines denses et importantes.
Aujourd'hui, ce type de côtes occupe la plus grande place dans les environs du système lacustre de Bizerte, dans la partie occidentale et centrale du golfe de Tunis, dans le golfe de Hammamet, dans les environs des principales agglomérations du Sahel, dans plusieurs secteurs du golfe de Gabes et dans les îles basses de la côte orientale notamment l'archipel Kerkénien. Ici, une remontée marine de quelques décimètres seulement suffirait pour que de grands espaces se voient annexés à la mer.
